LES YEUX EN LIGNE DE MIRE
Du khôl de l’Égypte ancienne à la sculpture gréco-romaine en passant par les portraits des grands maîtres, le regard inflexible de la femme a gardé son intemporalité. Qu’importe la technique ou le contexte, il est pénétrant. Deux yeux, un seul, masqué ou voilé de secret, le secret de son pouvoir et sa lumière fait l’objet d’une quête universelle dans l’art de toutes les cultures.
Si les Égyptiens et les Romains mirent en évidence le pouvoir de ce regard, ce sont les peintures ultérieures et les photographies qui exercèrent une véritable fascination. Par exemple, L’Étude pour l’Odalisque de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780 – 1876), représente une jeune femme au teint clair, dont le visage est tourné vers le spectateur. Placée devant un arrière-plan sombre, elle semble luire d’une pâleur presque irréelle, contrastant fortement avec l’ombre qui l’entoure.
Ingres faisait partie du courant néoclassique, période caractérisée par un retour aux détails et à l’exploration. En ce sens, l’Odalisque était un motif récurrent de cette période. Des silhouettes souples au teint clair se virent exposées dans un nu. En dépit de ce dévoilement, le modèle conserve son mystère : son regard reste incertain, comme perdu dans le lointain.
L’œuvre d’Ingres fait fortement référence à la photographie de la Comtesse de Castiglione, datant des années 1860. Elle fut réalisée peu avant le décès d’Ingres, car Pierre-Louis Pierson était actif à peu près à la même période, ouvrant son studio dans les années 1840.
La composition du portrait de la comtesse est similaire : son visage est tourné vers la droite et ses épaules sont dénudées. Elle aussi ne dévoile qu’un œil, mais cette fois-ci, l’ombre ne provient pas du premier plan. À sa place, la comtesse tient un cadre à vignette devant son œil, qui lui permet de masquer soigneusement son visage. La forme ovale autour de son œil évoque le cercle du fond de la toile d’Ingres, mais la femme représentée maîtrise la situation, omnisciente face à un spectateur incapable de dévorer des yeux l’ensemble de son visage.
C’est le daguerréotype, baptisé d’après son inventeur Louis Daguerre, qui fit réellement la différence. Le daguerréotype est la forme la plus élémentaire de la photographie. Cette technique transforma la façon dont nous représentons le monde, sans commune mesure avec les méthodes anciennes de la peinture méticuleuse et du réalisme. Pierre-Louis Pierson regardait le monde qui l’entourait attentivement et donnait vie à ses personnages, permettant à l’appareil de capturer leurs yeux. Avec la photographie, c’est l’âme que l’on contemple dans l’espace d’un regard.
Si l’on revient aux grands maîtres avant même les néoclassiques, les regards les plus fascinants ont toujours été créés par Léonard de Vinci. Les femmes qu’il représente ont un regard à la fois plein d’assurance et de doute, résolument tourné dans une direction mais avec un semblant d’hésitation. La belle ferronnière en est un exemple fameux : la femme au centre du tableau est inconnue et ses yeux sombres résistent à l’épreuve deux temps. Elle resplendit dans sa majestueuse robe rouge mais son teint impeccable et son regard sombre perdurent. Son monde, arriéré et sombre, prit vie à travers le génie pictural de Léonard de Vinci.
Et pourtant, des siècles plus tard, c’est bien Paul Klee qui déconstruisit le regard de la façon la plus puissante, tout en conservant les épaules dénudées, dans son tableau Open-Eyed Group. Le regard y devient furieusement révélateur, à mille lieues des regards de côté de jeunes filles avenantes. La peau et les yeux décrivent sur la toile une chorégraphie sans égard pour la composition ou la combinaison des couleurs.
L’art contemporain de l’époque de Paul Klee s’affranchit de l’ombre et de la profondeur des vieux maîtres et photographes, qui cherchaient désespérément à capturer le prétendu monde réel. Au lieu de cela, les personnages semblent flotter et fuser, leurs yeux noirs et blancs tranchant avec les traditions. Le résultat est dépouillé, rafraîchissant. Les femmes dissimulées ont disparu. Elles ont le loisir de fixer du regard ou d’exhiber leur pureté et leur sensualité majestueuses, représentées seulement par des lignes et des formes puissantes.
De l’Antiquité au XXe siècle, le regard désarme et enchante, il enflamme et ravit. Ces tableaux semblent lutter contre l’épreuve du temps, en s’enracinant profondément dans la mémoire de ceux qui croisent le regard de leur sujet. Nous ne pourrons jamais complètement comprendre les prodiges de ces regards énigmatiques et les secrets de leurs charmantes propriétaires. Il ne nous reste plus qu’à les admirer en espérant entrevoir leur magie. C’est de cette façon qu’ils resteront éternels.
Le regard ne se contente pas de voir, il fixe. Il exprime une intention, un désir ou une rêverie. Il parsème la langue française, qu’il soit doux, enflammé, songeur ou éperdu. Mais que signifie réellement ce mot si chargé de connotations poétiques ?
C’est cette question et la nature émotionnelle, puissante et déterminante du regard que La Prairie explore dans sa dernière création. Chez La Prairie, nous repoussons sans cesse les limites de l’innovation, perfectionnant sans relâche le pouvoir de la science du caviar, et explorant perpétuellement de nouveaux territoires. Avec l’infusion de Caviar Premier, la dernière incarnation de la science du caviar développée par nos chercheurs, les yeux deviennent le centre de l’attention des recherches scientifiques suisses de la Prairie. Le plein potentiel du caviar est apprivoisé pour la première fois pour redonner vie au regard, le rehausser et le redéfinir.
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